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Depuis une quinzaine d’années maintenant, nous faisons face à une augmentation accrue de la présence du numérique dans notre quotidien. Aujourd’hui, il est devenu courant d’utiliser Internet pour prendre ses rendez-vous médicaux ou encore réaliser ses démarches administratives. Cette digitalisation permet d’avoir accès à de nombreux services sans avoir à se déplacer. Cependant, elle a entraîné une fracture au sein de la population car beaucoup éprouvent des difficultés avec le numérique. On parle alors d’illectronisme.
L’illectronisme, ou l’illettrisme numérique, est une situation dans laquelle un adulte ne maitrise pas les outils numériques lui permettant d’accéder aux informations, de les traiter et d’agir en autonomie dans son quotidien.
En France, 15,4% des personnes de 15 ans ou plus sont en situation d’illectronisme, et 28% des usagers d’internet ont des capacités numériques faibles.
Eurostat identifie 5 domaines essentiels à l’usage du numérique :
En France, 28% des usagers d’internet manquent de compétences dans un, deux voire trois de ces domaines, et rencontrent donc des difficultés dans leurs usages. Parmi ceux-ci, la protection de la vie privée est le domaine le moins maîtrisé, menant à des failles en matière de sécurité.
💡 Dans le monde du travail, ce problème représente une menace pour les organisations. Pour limiter les risques liés à la cybersécurité, il est important de lutter contre l’illectronisme.
Lire aussi : Pourquoi sensibiliser les collaborateurs à la cybersécurité ?
Les personnes illettrées sont particulièrement concernées par l’illectronisme, puisque 90 % des contenus web sont des écrits. Mais les personnes sachant lire et écrire peuvent aussi rencontrer de grandes difficultés à comprendre, sélectionner et vérifier les contenus sur Internet.
En parallèle, les nouvelles générations, nées avec ces nouvelles technologies et très à l’aise sur les réseaux sociaux ou les consoles de jeux, font face à des difficultés dès lors que l’utilisation est moins ludique.
L’institut CSA a identifié 5 profils-types de personnes en relation avec le numérique. Parmi ces 5 profils, 3 concernent des personnes rencontrant des difficultés dans les usages.
Ce sont des personnes plus âgées, qui n’ont pas de problème d’équipement. Elles possèdent plusieurs appareils, tels qu’un ordinateur et un smartphone, et disposent d’une connexion Internet à domicile. Ils utilisent régulièrement Internet, mais ont déjà ressenti un décalage avec leur entourage concernant l’emploi de certaines technologies. Malgré ce sentiment de décalage qui les fait parfois se sentir seuls, ces personnes souhaiteraient se former pour progresser.
Des formations sur les usages du numérique peuvent fortement intéresser ce profil d’usagers, qui sont déjà demandeurs pour devenir plus performants.
Les réfractaires ont souvent peu d’équipement leur permettant de se connecter à Internet, et ne s’en servent que très rarement. Ils n’utilisent pas Internet car cela ne les intéresse pas et ils ne se sentent pas concernés. Ces personnes n’ont alors pas un sentiment important de décalage ou de frustration, car leur vie s’organise majoritairement sans Internet. Les retraités sont sur-représentées dans cette catégorie.
Le risque pour ces personnes est d’être exclues ou désavantagées dans certaines démarches administratives par exemple, qui se passent de plus en plus par internet à 100%. En effet, nombre d’entre eux ont déjà dû renoncer à faire quelque chose au cours des 12 derniers mois parce qu’il fallait utiliser internet. Les non-retraités appartenant à cette catégorie peuvent rencontrer des défis importants dans le monde professionnel, d’autant que 86% ne souhaitent pas progresser.
Ces personnes ont en moyenne moins de 2 équipements chez eux. Ils sont ainsi moins bien équipés que le reste de la population (hormis les réfractaires). Ils ne disposent pas d’une connexion Internet à domicile. Ces personnes sont donc connectées uniquement via leur réseau mobile. Cependant, ils utilisent Internet chez des proches ou au travail. Leur principale difficulté ne réside pas dans les usages numériques mais plutôt dans leur accès à l’équipement. 76% trouvent les usages numériques plutôt faciles à assimiler, bien que près de la moitié aie tout de même déjà dû renoncer à une activité nécessitant internet en raison de difficultés.
On y retrouve par exemple les personnes se situant en zone blanche où l’accès à internet est inexistant, ou en zone grise où l’accès est insuffisant pour maintenir une connexion. Il y a également les personnes à faibles revenus (inférieurs à 900 euros mensuels). Leur budget ne leur permet pas d’acquérir un ordinateur ou de posséder un abonnement à Internet. La précarité économique est donc un facteur renforçant l’exclusion numérique.
Une majorité n’a ni l’envie ni le besoin de progresser : leur principale problématique réside dans l’équipement et non les usages.
Tous les individus peuvent être concernés par l’illectronisme. Il considère en lui-même une inégalité, et combine d’autres inégalités, par exemple les seniors et les personnes à faibles revenus sont plus exposées à ce manque de maîtrise des outils numériques.
Les solutions dépendent largement de la problématique rencontrée et donc du profil d’utilisateur qui fait face à des difficultés.
Les entreprises et organisations ont une responsabilité envers leurs collaborateurs. Un manque d’accès au numérique peut grandement impacter la qualité de vie de nos jours, où beaucoup de services passent par internet. Les collaborateurs qui ne disposent pas d’un ordinateur professionnel car leur métier n’en a pas l’utilité, n’ont pas d’accès au numérique par le biais de leur entreprise. Un poste de travail accessible sur les temps de pause pour faire ses démarches en ligne peut être un premier pas dans l’accompagnement numérique des collaborateurs.
D’autres idées sont envisageables, comme collaborer avec des prestataires de reconditionnement d’équipement informatique qui peuvent fournir à des prix avantageux des équipements à ces collaborateurs.
Enfin, certaines activités demandent des ordinateurs très performants, qui deviennent donc obsolètes avec le temps, alors même qu’ils sont encore parfaitement fonctionnels pour un usage quotidien classique. Ces équipements peuvent avoir une seconde vie pour les usages personnels. Les entreprises peuvent faire don de leurs équipements obsolètes à des associations qui les remettent à niveau pour les vendre à bas prix ou donner à des personnes en manque d’équipement.
En effet, l’impact des entreprises s’étend au-delà de l’aide apportée à leurs collaborateurs. Elles peuvent avoir une influence sociétale positive dans un rayonnement plus large.
Pour monter en compétences, la formation aux usages numériques est le seul moyen de progresser. Cette formation doit être de qualité et adaptée aux besoins et attentes des apprenants.
Pour les personnes les plus en difficulté, commencer par une formation en présentiel ou même à distance mais avec un formateur peut être rassurant. Par la suite, un accès autonome à des contenus de formation sur un LMS peut suffire, avec des interventions ponctuelles d’un formateur expert.
En effet, les nouveaux outils de formation permettent un apprentissage de qualité sans être chronophages et permettent à la fois un suivi qualitatif pour l’apprenant et un bon ROI pour l’entreprise qui forme ses collaborateurs.
Certaines personnes en situation d’illectronisme ou difficulté numérique sont plus hésitantes que d’autres à acquérir de nouvelles compétences. Les personnes n’en ayant pas l’utilité ne seront pas à convaincre, mais certaines sont résistantes à se former alors même qu’elles pourraient en bénéficier.
Pour les mettre en confiance, une approche patiente, compréhensive et centrée sur les besoins réels est nécessaire. Il peut être nécessaire par exemple pour l’efficacité des salariés sur des outils numériques nouveaux ou existants d’imposer une formation sur le temps de travail. Mais s’ils ont une relation négative au numérique, les engager pleinement dans la formation sera difficile.
Pour parvenir à les encourager, l’accompagnement est essentiel. Cet accompagnement doit passer par une évaluation de leur niveau initial, afin d’adapter la formation. Il doit aussi porter sur des usages qui leur seront réellement utiles, et être un checkpoint continu permettant de suivre les progrès. Les personnes hésitantes de se former au numérique doivent être convaincues avec de vrais arguments, elles ont besoin de preuves quant aux bénéfices que cet effort va leur apporter.
📧 Par mail : information@mandarine.academy
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